Les premiers pas du président Félix Tshisekedi ont été marqués par une intense activité diplomatique. Une tournée dans plusieurs pays d’Afrique, un sommet de l’Union Africaine et dernièrement un voyage en Namibie.
A Kinshasa, dans ses bureaux de la Cité de l’Union africaine, des personnalités étrangères se succèdent. La diplomatie est déjà au cœur de l’action du président de la République, du reste, ‘’premier diplomate de la RDC’’. Le cinquième président de la RDC veut redonner toute sa place aux relations extérieures.
Il lui faudra pour se faire disposer d’un appareil diplomatique efficace avec un personnel rompu à la tâche. Il doit donc accélérer la réforme du ministère des Affaires étrangères. Le chef de l’état doit d’abord prendre la mesure courageuse d’en faire une institution de souveraineté, à l’abri du besoin.
Au plus haut sommet de l’État, il faut se départir de la dérive totalitaire de voir la diplomatie comme un moyen de caser des ‘’politiciens au garage’’ ou des proches ou encore de récompenser certaines personnes.
Il est donc temps d’arrêter avec cette mentalité qui consiste à voir dans des postes diplomatiques des avantages et privilèges à offrir aux recalés de l’Eta, c’est-à-dire des personnes qu’on n’a pas pu caser en interne. A ce sujet, la réhabilitation du ‘’diplomate de carrière’’ est une nécessité. Ce dernier doit redevenir la mesure et la référence du personnel diplomatique congolais. Il sera alors possible de remettre sur pied le travail courant et quotidien du diplomate qui, comme tout autre fonctionnaire de l’état, construit le pays au jour le jour. On quittera ainsi la politique des «seules urgences» pour plus d’amplitude, d’envergure et de diversification de l’action diplomatique.
La redynamisation de la direction d’études et planification au sein de l’administration des Affaires étrangères s’impose. A côté de celle-ci, un institut des hautes études et de recherche en relations internationales et géostratégie (avec un niveau minimum de Master) a toute sa raison d’être pour une mise à niveau permanente des agents et cadres de la Centrale mais aussi pour élaborer des politiques extérieures pour l’avenir.
Il faut à la RDC une machine diplomatique qui lui permet de quadriller le monde et de proposer des solutions aux problèmes présents et à venir à l’international.
La politique internationale, l’économie, le développement et la culture sont les quatre piliers de la diplomatie congolaise tels qu’on pouvait le décrypter dans le discours du chef de l’état au cours de la présentation des vœux aux membres du corps diplomatique.
La Centrale dans ses réformes doit pouvoir ‘’formater’’ des diplomates à même de porter ses aspirations du chef de l’état, au mieux des intérêts de la RDC.
Le recrutement de nouveaux et jeunes diplomates ne peut souffrir d’aucune complaisance. Il n’est certes pas un ‘’super homme’’ mais un véritable polyvalent. Les diplomates congolais accrédités à l’étranger seront appelés dans l’avenir à travailler en équipe réduite suite à la modicité du budget des affaires étrangères mais avec obligation de résultats. L’École nationale d’administration de RDC peut être une bonne pépinière pour le recrutement de nouveaux et jeunes diplomates.
Au niveau de la présidence de la République, il revient de faire du ministère des Affaires étrangères un ministère de souveraineté national et international mais surtout de constituer sa section d’envoyés spéciaux, selon les zones géographiques (sous-régions d’Afrique et les différentes régions du monde) et les secteurs stratégiques (le climat, les forêts, la culture, …).
Ces émissaires permanents n’auront pas pour rôle d’empiéter sur le travail quotidien et irremplaçable des diplomates accrédités ou à la centrale mais surtout de booster une diplomatie directe menée par le président de la République auprès de ses homologues et des instances internationales.
A côté des envoyés spéciaux, il y a l’armée des négociateurs qui peuvent provenir de différents ministères du gouvernement et qui collaborent étroitement avec la Centrale des affaires étrangères dans différentes matières. Le cas le plus illustratif est celui des négociateurs pour les questions climatiques. Les affaires étrangères doivent également promouvoir les congolais dans les organisations internationales.
En somme, être la RDC sur le plan international veut dire que rien ne doit échapper au président de la République. Un état en Asie du sud-est qui entrevoit dans cinq ans la construction de véhicules électriques intéresse au plus haut point le Congo-Kinshasa qui produit entre 60 à 80% du cobalt exporté dans le monde. On peut multiplier les exemples à l’infini.
La RDC est donc appelée à devenir une puissance politique, économique et culturel de premier rang dans l’Afrique et dans le monde. Il ne peut pas rester indéfiniment un nain dès le départ être un nain. Il est de mettre la diplomatie au service du développement, pour le seul rayonnement de la RDC.
Par Leader, Econews & Jean-Louis M.